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Loane Borgne, la ténacité au service des entrepreneurs

Comment on passe de femme de ménage à entrepreneure ? Avec de la ténacité ! La jeune amiénoise Loane Borgne raconte son parcours et ses galères, sa réussite et ses projets, tout en mettant en garde contre les miroirs aux alouettes… Une interview pleine de ressources et de bons conseils.

Comment on dit « entrepreneur » au féminin ?

Cela dépend de mon humeur ! Aujourd’hui, je suis une « entrepreneuse ». Mais parfois, je suis une « entrepreneure ».

Comment es-tu devenue entrepreneuse ?

Je travaille depuis que j’ai 18 ans et j’ai progressé d’emplois en emplois, de formations en formations. D’abord femme de ménage, vendeuse dans l’alimentaire, puis assistante de direction, assistante de production… Maintenant j’accumule 11 ans d’expérience en tant qu’assistante administrative dans différents postes, une licence pro en entrepreneuriat et 3 certifications en droit.

Quand j’étais assistante en délégation régionale d’un grand groupe, mon manager m’a inscrite à un Startup Weekend. J’ai créé le projet Save Me, un petit boîtier qui appelle automatiquement les secours dans les véhicules qui est allé jusqu’au concours Publicis 2016. Puis, dans le cadre de ma licence pro entrepreneuriat, j’ai monté un projet RSE de livres solidaires pour l’association Le bois de deux mains et nous avons gagné le prix de la rénovation urbaine et le prix de la fondation Agir contre l’exclusion.

Ces expériences m’ont montré que j’étais capable d’être entrepreneure.

Même si j’ai toujours été indépendante dans l’âme, j’avais besoin de me prouver que je pouvais le faire.

Alors quand un formateur de ma licence m’a dit qu’il avait besoin de mes services quelques heures par semaine, j’ai créé une micro-entreprise qui est devenue une société : L’Administratif.

Quelle est mission de ta société ?

La mission de L’Admnistratif est d’aider les entrepreneurs à dormir le soir ! Nous sommes spécialisés en assistance administrative à temps partagé, c’est-à-dire qu’on met à disposition des salariés de notre société quelques heures dans une entreprise. Chaque salarié a ainsi un temps plein en travaillant pour plusieurs entreprises. Bien sûr, nos processus administratifs intègrent les outils numériques nécessaires et l’accompagnement au changement.

Quelles sont tes autres activités ?

Je suis en train de monter la version amienoise de CoopCycle qui offre une alternative aux plateformes FoodTech de livraison à vélo. CoopCycle est une coopérative européenne qui permet aux livreurs de fuir la précarité des plateformes et qui leur offre une sécurité de l’emploi. D’ailleurs, nous souhaitons, à travers ce projet, favoriser l’insertion des personnes éloignées du marché du travail.

Qu’est-ce qu’un entrepreneur selon toi ?

Un entrepreneur est une personne un peu rebelle qui n’accepte pas les conventions dictées. Un entrepreneur crée le monde demain pour le modeler à sa façon et améliore une situation. Cela peut être une amélioration des salaires, une amélioration des conditions de travail, une amélioration de la planète, une amélioration de la situation des animaux, etc.

La ténacité est l’une des premières qualités des entrepreneurs.

On s’entête sur un projet jusqu’à ce qu’on y arrive, tout en s’adaptant aux conditions. Autre clé de la réussite : l’organisation !

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut devenir entrepreneur ?

De bien se connaître soi-même ! Pour prendre les bonnes décisions, il faut savoir grandir et donc bien se connaître.

Créer une société, c’est créer un compagnon qui marche à nos côtés. C’est presque créer une personne (d’ailleurs, on l’appelle « personne morale »). En cas de coup dur, c’est un compagnon fidèle et rassurant. Le 22 février 2019, mon appartement a entièrement brûlé. Je me suis retrouvée à la rue et j’ai perdu beaucoup d’argent. C’est grâce à mon entreprise que j’ai pu me relever.

Dernier conseil : faire attention à ce que certaines personnes, notamment les structures d’accompagnement, nous font miroiter qui ne correspondent pas forcément à la réalité. On nous raconte qu’on peut devenir une licorne très rapidement, qu’il faut gagner des concours, que les levées de fonds sont très faciles, etc. Le principal est de travailler avec passion, pas de gagner un concours ou devenir une licorne.

L’autofinancement est un objectif bien plus important que de courir après des fonds.

Quel livre t’a touché particulièrement ?

Un livre qui date de 1994 : « Le cri de la mouette » d\\\’Emmanuelle Laborit. C’est une autobiographie de la comédienne, née sourde et muette et toujours en rébellion par rapport à son état parce qu’elle voulait communiquer avec les autres. Ce livre poignant m’a beaucoup inspiré. Maintenant, Emmanuelle Laborit est devenue une personne influente.

Un autre livre est intéressant : « Girl Boss » de Sophie Amoruso qui retrace la vie d’une adolescente un peu rebelle qui devient une redoutable femme d’affaires. Bref, une belle histoire d’entrepreneure ! Ce livre est devenu une série sur Netflix que j’ai dévorée et qui m’a reboostée quand mon appartement a brûlé. En tant qu’entrepreneurs, on vit tous des hauts et des bas. Et parfois on a besoin de modèles pour nous redonner un peu de motivation.

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