Avec BLAST, Lucile Grentzinger offre une autre forme de sport : le parcours d\\\’obstacles. Sa mission ? Rendre le sport ludique. Sa méthode pour lancer une entreprise ? Rencontrer une personne différente tous les deux jours. Une entrepreneure qui peut être fière de son parcours livre son parcours entrepreneurial.
Comment écris-tu « entrepreneur » au féminin ?
Entrepreneure.
Comment es-tu devenue entrepreneure ?
En sortant d’HEC, je suis d’abord devenue salariée. D’une part, j’avais un prêt étudiant à rembourser et je ne voulais pas prendre de risques trop importants ; d’autre part, je n’avais pas assez confiance en moi pour me lancer.
L’envie d’entreprendre a toujours été présente.
Je suis devenue directrice commerciale dans une société de graphisme pour grandes entreprises. J’avais beau être jeune, on m’a confié de grands comptes avec des équipes à gérer. Il y avait déjà une dimension entrepreneuriale. Quand ma liberté d’action a commencé à s’estomper, je suis partie pour voler de mes propres ailes. Mais je n’avais aucune idée de projet.
Je me souviens encore de cette page blanche sur laquelle je n’avais écrit qu’un seul mot : SPORT.
Je savais qu’il fallait que mon projet ait un rapport avec le sport mais c’est tout. Alors je me suis imposé un défi : rencontrer une personne différente tous les deux jours. En activant tous mes réseaux d’anciens amis de lycée, de prépa, d’HEC, et bien sûr en demandant à chaque personne de me proposer d’autres personnes à rencontrer, j’ai réussi à rencontrer beaucoup de monde.
Cet exercice m’a permis de trouver mon idée en seulement trois mois, de trouver mon associé, Nicolas François, qui avait créé un site pour vendre des articles de sport pour femmes et de trouver mes premiers investisseurs.
Le plus dur a été de trouver le local parce que cette activité nécessite 1000 m² avec 8 m de hauteur sous plafond. Une fois le local trouvé à Pantin, tout s’est accéléré et la première salle a ouvert le 27 juin 2019.
Quelle est la mission de BLAST ?
BLAST rend le sport fun ! Nous proposons deux formes de sport dans la salle : un parcours Ninja, inspiré de l’émission Ninja Warrior, et un “parkour” qui est le sport pratiqué par les Yamakasis. Notre salle recrée des obstacles urbains en bois, avec des barres en métal et évidemment des gros tapis pour amortir les chutes.
Le parcours est un sport ludique avec des obstacles à passer et des objectifs à atteindre. Ce n’est pas rébarbatif du tout. Et c’est un sport qui se pratique en équipe, toujours encadré par un coach professionnel.
La moitié de la clientèle a moins de 12 ans.
Les enfants n’ont aucune appréhension. C’est en vieillissant qu’on se raidit. Notre lieu est totalement sécurisé pour les enfants et les adolescents qui ont besoin de bouger. Nous proposons un loisir familial qui développe la confiance en soi et l’esprit d’équipe.
Comment ton activité se développe-t-elle ?
La salle a été designée par des professionnels du parcours, dont Clément Dumais. Nous avons surfé sur la communauté YouTube de ces cascadeurs pour nous lancer. Ensuite, la presse était au rendez-vous. Une opération qui a bien fonctionné pour nous lancer : nous avons invité toutes les écoles du quartier pour un essai gratuit et le bouche à oreille a pris le relais.
Notre objectif maintenant est de couvrir toute l’Île-de-France. Nous allons ouvrir 6 salles en 2 ans. D’ailleurs, nous sommes en pleine levée de fonds pour financer ce développement.
Qu’est-ce qu’un entrepreneur selon toi ?
La caractéristique numéro 1 d’un entrepreneur, c’est la passion. Quelqu’un de passionné est capable de prendre des risques pour sa passion.
L’entrepreneuriat est ancré dans ma personnalité ! Le niveau de pression est très important, mais c’est un réel plaisir d’aller travailler tous les matins. Cette aventure m’apporte beaucoup de fierté.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut devenir entrepreneur ?
Déjà, de bien penser à ses clients. Qui sont vos clients ? Est-ce qu’il y a un véritable besoin ?
BLAST a réussi à devenir rentable rapidement parce que nous répondons à un vrai besoin : occuper sainement les enfants en dehors de l’école.
Je note un retour aux activités ancrées dans le réel des entreprises autour de moi comme le sport et la restauration, qui répondent à des besoins concrets.
Quel livre t’a particulièrement marqué ?
Je suis une grande fan de Sorj Chalandon, un ancien journaliste du Canard Enchaîné qui a couvert beaucoup de conflits au Moyen-Orient et en Irlande. Son livre « Retour à Killybegs » est dans un style époustouflant. J’ai réussi à retrouver, avec ce livre, la sensation de flottement que j’avais quand je lisais enfant, quand tout disparaît et qu’il n’y a plus que le livre qui compte.
Les commentaires sont fermés.