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Marine Billiard : le nettoyage haut de gamme responsable

Avec Saint Honoré Cleaning, Marine Billiard réinvente un vieux métier, l\’entretien, avec des innovations propres. Rencontre avec une entrepreneur responsable qui prend soin des gens qui l\’entourent.


Comment tu écris « entrepreneur » au féminin ?

Entrepreneur. Je ne fais pas la différence, c’est la fonction qui compte.


Comment es-tu devenue entrepreneur ?

J’ai baigné dans la culture de l’entrepreneuriat toute ma vie. Avec mon frère, nous sommes au moins la 3ème génération d’entrepreneurs dans ma famille. Je me revois en vacances au mois d’août, avec notre grand-père et mon père jamais loin de leur fax.

J’ai fait une double maîtrise en géographie et en études européennes. La Terre subit des événements majeurs de plus en plus importants et je voulais agir à mon échelle. Après un an de recherches, j’ai créé un système de notation des communes pour leur gestion des risques et des catastrophes naturelles. En sortant de mon oral de mémoire, je suis allée passer mon oral à Agoranov, un incubateur du ministère de la recherche chez qui je suis restée 3 ans. C’était ma première entreprise ! Puis je suis devenue salariée chez mon principal client. Cela m’a permis de voir comment fonctionne une entreprise de l’intérieur. J’ai aussi travaillé dans une petite société de conseil. Et je me suis rendue compte que j’étais prête à repartir dans l’aventure entrepreneuriale alors j’ai lancé ma propre société en 2013 : Saint Honoré Cleaning.


Quelle est la mission de Saint Honoré Cleaning ?

Je revalorise les métiers de l’entretien et du nettoyage haut de gamme dans les hôtels.

La mission de Saint Honoré Cleaning est prendre soin des lieux et prendre soin des gens !

Prendre soin des lieux, c’est enchanter les lieux en faisant en sorte que le client vive un moment exceptionnel. Un client doit toujours penser qu’il est le premier à venir ici. Donc rien ne peut être laissé au hasard. Prendre soin des personnes, c’est prendre le temps de les écouter, vraiment, pour répondre à leurs besoins. Ce peut être essayer d’adapter leurs horaires en fonction de leurs contraintes personnelles, comme les aider dans leurs démarches administratives.

Mon entreprise n\\\’a de valeur qu\\\’à travers les personnes qui la composent.

Pour protéger ces salariés et pour protéger la planète, nous avons décidé de ne plus utiliser de produits chimiques pour l’entretien ! La vapeur sèche, l’eau ozonée et le vinaigre sont maintenant les principales techniques pour nettoyer les espaces. Pour cela, il a fallu attendre que les technologies innovantes se développent. Je reste toujours à l’affût des innovations qui peuvent nous aider à être plus responsables.


Qu\\\’est-ce qu\\\’un entrepreneur selon toi ?

Être entrepreneur, c’est être audacieux et avoir une notion du risque différente. Un entrepreneur voit le risque mais il n’a pas le même curseur que le non entrepreneur.

L’entrepreneuriat, c’est la liberté, la créativité, l’utilité et le sens.

L’entrepreneuriat est ma façon de me protéger. J’ai besoin de construire mon écosystème avec des gens qui partagent les mêmes valeurs pour me révéler et pour m’épanouir. Je pense que tous les entrepreneurs ont envie d’essayer de changer le monde, à leur échelle, l’envie de participer à quelque chose ensemble.


Quels conseils donnerais-tu à une personne qui veut devenir entrepreneur ?

Si quelqu’un a envie d’entrepreneur et qu’il a l’esprit d’entrepreneur, alors il en sera capable. Nous avons une chance énorme en France que l’entrepreneuriat soit très soutenu. Le salariat, c’est être dans un harnais avec des mousquetons qui nous sécurisent. Quand on devient entrepreneur, on lâche tous les mousquetons et on se lance. Une personne qui veut devenir entrepreneur doit être capable de gérer sa vie sans ces mousquetons de sécurité.


Comment s’est passé le développement de ta société ?

D’abord, il a fallu construire la raison d’être (le why) de la société. Pour cela, j’ai voulu être entourée d’autres entrepreneurs et j’ai intégré le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants). C’est très important d’être confrontée à d’autres entrepreneurs pour apprendre et m’enrichir de leurs expériences, notamment sur ma vision du management. Avec le CJD, j’ai grandi et j’ai fait grandir ma société de façon durable.

Ensuite, passer le cap des 50 salariés m’a fait très peur. Heureusement, j’étais accompagnée par un mentor incroyable de l\\\’Institut du mentorat entrepreneurial (IME). Une fois par mois, il m’emmenait sur un chemin de réflexion, en me posant des questions. Cela m’a permis d’accepter ma croissance.

Maintenant la société embauche 90 personnes et tout se passe bien. Et je suis à mon tour devenue mentor de jeunes entrepreneurs au sein de Moovjee.


Quelle autre activité as-tu développée ?

J’ai développé une activité de mise à disposition de talents venants de l’hôtellerie haut de gamme pour des entreprises qui n’ont pas le temps de chercher des compétences multiples, comme les cabinets d’avocats, les financiers, etc. Cette activité s’appelle Quattuor parce que ce sont des profils qui sont capables de faire 4 métiers en un seul : l’intendance, l’accueil, la conciergerie et l’assistance. Cela valorise les talents de l’hôtellerie haut de gamme dans des secteurs plus traditionnels en remettant la relation humaine au cœur de l’entreprise.


Quel livre t’a particulièrement marquée ?

Je lis très peu de livres, mais je me souviens avoir dévoré « Apple Le secret d\’une incroyable réussite » de Ken Segall. Cet ancien collaborateur de Steve Jobs explique qu’Apple base tout sur la simplicité. D’ailleurs, le titre anglais du livre est “Insanely Simple: The Obsession That Drives Apple\’s Success”.

Si je peux recommander une revue : la Harvard Business Review est très inspirante, notamment pour les tendances.

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