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Romain Koudrine, Danika, éditions ContentA

Romain Koudrine, l’entrepreneur qui veut sauver les poissons

Quel rapport entre la pêche à la mouche et un produit vaisselle ? La pollution des cours d’eau ! La vue des cadavres de poissons dans les rivières de son enfance a poussé Romain Koudrine à créer une gamme de produits d’entretien écologiques. Rencontre avec un entrepreneur qui prend soin de la nature et de notre santé.


Comment es-tu devenu entrepreneur ?

Après des études de droit et un master entrepreneuriat, je suis devenu commercial pour du matériel médical et éducatif en Afrique. Même si ce métier était passionnant, je ne me voyais pas rester toute ma vie dans une entreprise. Mes 30 ans passés, je me suis dit que c’était le bon moment pour me lancer. J’avais envie de choisir une activité qui me correspond davantage et de créer mon métier. J’ai alors co-fondé Danika avec Pauline Victoria. Il y a quelques mois, Anne-Cécile Brisseau nous a rejoint pour renforcer la direction de l’entreprise.


Quelle est la mission de Danika ?

Danika propose une gamme de lessives et de produits ménagers qui n’ont aucun impact négatif sur l’environnement et la santé. Nous avons développé une poudre à réhydrater avec uniquement des ingrédients écologiques dans des contenants durables.

Proposer de la poudre à diluer dans l’eau permet de réduire considérablement la place de stockage et les transports. Pourquoi transporter des produits remplis d’eau alors qu’il suffit d’ouvrir le robinet, de faire chauffer l’eau pour obtenir un produit vaisselle, une lessive, un produit pour le sol ou encore un produit multi-usages ? Tous nos produits sont naturels, fabriqués en France avec des ingrédients biodégradables.

Il n’y a aucune solution parfaite mais nous voulons toujours aller vers le mieux. Par exemple, le plastique bio-sourcé, obtenu à partir de cannes à sucre est une solution qu’on nous a souvent proposée pour nos contenants. Mais comme on ne sait pas encore traiter correctement le plastique bio-sourcé, il perturbe le recyclage du plastique traditionnel. Surtout, les matières premières, que ce soit la canne à sucre ou le maïs, soit viennent de l’autre bout du monde soit nécessitent une quantité d’eau importante. Enfin, ne faudrait-il pas conserver nos surfaces cultivables pour l’alimentation ? Au final, nous avons choisi des contenants en verre, recyclable à l’infini, en vente avec nos produits ménagers.


Pourquoi était-ce important pour toi de lancer un produit écologique ?

L’idée est partie de ma passion pour la pêche à la mouche en Franche-Comté. Dans les rivières du Jura et du Doubs, je vois les poissons souffrir de la pollution. Le lisier, un engrais naturel de bouses de vaches, est utilisé en quantité bien trop importante pour produire le fameux Comté que tout le monde adore. Il s’infiltre directement dans les nappes phréatiques et dans les rivières faisant des dégâts considérables. À cela s’ajoute la pollution ménagère parce que les stations d’épuration ne détruisent pas tous les produits dangereux.

Le nom Danika vient d’ailleurs d’un insecte vivant le long de berges de nos rivières, le danica (ephemera danica), très sensible à la pollution.

Quand je vois les poissons sur le dos dans ces rivières, cela me fait mal. Je voulais donc créer un projet avec une dimension qui va au-delà de l’aspect financier et de l’aspect pragmatique. Je me suis rendu compte que l’offre alternative et transparente de produits ménagers était encore bien trop restreinte. Je pense que les consommateurs sont prêts à prendre maintenant en considération les dimensions écologiques des produits et ce marché me semble très intéressant.

Pour moi, c’est une fierté d’agir dans le bon sens pour la protection des animaux.


Qu’est-ce qu’un entrepreneur selon toi ?

Un entrepreneur est quelqu’un qui a une vision et qui veut aller au bout de sa mission pour changer quelque chose dans le système, vers le progrès social.

Depuis quelque temps, l’entrepreneuriat est à la mode et c’est une très bonne chose. Les entrepreneurs actuels développent de plus en plus des activités à impact positif ou au moins qui n’ont pas d’impacts négatifs. 

C’est parce que l’entrepreneuriat est plus social et plus écologique qu’il se développe.

L’entrepreneuriat social et écologique devient enfin valorisé et cela incite les autres à devenir entrepreneur. L’idée d’une carrière réussie qui se déroule obligatoirement dans un grand groupe est passée. La prise de conscience de devoir agir pour le bien commun commence à se diffuser dans certaines générations et devient une motivation supplémentaire pour entreprendre.


Quel livre t’a particulièrement marqué ?

Le livre « Hop ! » de Philippe Bourguignon m’a donné envie d’entreprendre. L’ancien PDG du Club Med et d’Euro Disney raconte sa vie d’entrepreneur, commencée un peu par hasard d’ailleurs. Ce livre donne envie de se bouger, d’avancer, d’y aller parce que même si tu rates, cela n’est pas grave ; la vie est jonchée d’échecs. Sans jamais être prétentieux et encore moins donneur de leçons, Philippe Bourguignon partage son parcours et son histoire avec plein d’anecdotes dans un style très fluide.

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