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Romain Revellat, l’entrepreneur qui prend soin de vous à l’hôpital

Romain Revellat a une mission : rendre votre séjour à l’hôpital le moins pénible possible. Avec Happytal, il propose d’améliorer le confort et l’information des patients tout en accompagnant les établissements dans leur transformation digitale. Rencontre avec un entrepreneur qui met ses valeurs au service d’une création de valeur collective.

Comment es-tu devenu entrepreneur ?

Après mes études à Polytechnique, j’ai intégré un grand cabinet de conseils où j’ai rencontré Pierre Lassarat. Très vite, l’envie de créer une société ensemble est venue. Nous partageons les mêmes valeurs, humaines et familiales, et l’ambition d’avoir un impact sur notre société. Nous voulions une activité avec un intérêt intellectuel et du sens, avec un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Au moment où nous travaillions ensemble sur une mission de santé, des proches étaient à l’hôpital. Il apparaissait clairement un besoin d’améliorer le confort et l’expérience des patients. En France, nous bénéficions d’une médecine de pointe mais la relation avec les médecins est trop déshumanisée. Pourtant, les établissements cherchent à améliorer leur attractivité. C’est de ce constat qu’est né Happytal.

Quelle est la mission d’Happytal ?

Le but d’Happytal est de changer la façon dont les patients sont hospitalisés.

Alors que l’hôpital se concentre sur la maladie, Happytal se concentre sur le patient.

Tout au long du parcours d’un patient, de sa première consultation au retour à domicile, en passant par le rendez-vous avec l’anesthésiste et les démarches administratives, nous accompagnons le patient pour lui faciliter la vie. Nos services répondent à tous les besoins des patients : bien-être, divertissement, livraisons en chambre de produits pratiques comme des habits ou une brosse à dents, ou livraison de produits pour le plaisir comme un bon repas à partager avec un ami. Nous améliorons aussi l’information des patients sur les démarches administratives. Le manque d’informations est l’une des premières causes d’insatisfaction des patients à l’hôpital.

Parallèlement, nous aidons les établissements de santé à développer des outils pour fluidifier ces parcours des patients grâce à la digitalisation. Par exemple, l’une des premières demandes des patients est d’être en chambre individuelle mais souvent l’information n’arrive pas à la bonne personne.

Nous créons de la valeur pour les établissements et pour les patients en alliant la présence physique et les outils digitaux. Parfois, on dit qu’on fait du “phygital” ! Si la technologie n’est pas alliée à l’humain, l’adoption est quasiment impossible. Autre sujet important : le lien entre les patients, les mutuelles et les établissements pour mieux expliquer aux patients leurs droits. Récemment, nous avons développé des services pour aider le retour à domicile avec un réseau de prestataires de qualité, y compris au sein de Silver Alliance.

Notre ambition est de proposer des produits accessibles à tous, du journal livré en chambre à 1 € au modelage en chambre à 60 €. Les personnes qui bénéficient de la CMU peuvent bénéficier de nos services. Et pour les plus démunis, nous travaillons avec les assistantes sociales. Après 6 ans d’existence, Happytal regroupe plus de 350 personnes dans toute la France. Nous allons bientôt fêter notre 100ème établissement équipé avec entre 5 et 10 ouvertures par mois.

Qu’est-ce qu’un entrepreneur selon toi ?

Un entrepreneur est quelqu’un qui une volonté de changer les choses et d’apporter une création de valeur collective.

Nous sommes persuadés qu’il ne suffit pas de créer de la valeur pour l’entreprise. Il faut créer de la valeur pour tout son environnement.

Un entrepreneur porte une vision d’un modèle social et sociétal qu’il partage avec les acteurs de son marché. Notre rôle est d’apporter de la structure dans des écosystèmes en pleine mutation. Les hôpitaux, par exemple, ont été structurés pour une époque révolue.

L’entrepreneuriat offre une liberté d’action et une agilité qui ne peuvent pas être égalées ailleurs. Tous les jours, je saisis des opportunités à la volée, ce qui est très compliqué dans une structure trop cadrée. Surtout que nous évoluons sur un marché naissant. Il n’y a pas 6 mois qui s’écoulent sans que nous réfléchissions à notre organisation et à notre offre.

Le plus important, c’est de s’engager. Quand nous avons débuté notre activité, nous n’étions que tous les deux. Donc on faisait tout : on allait chercher le linge à laver, on livrait les journaux, etc. Avoir été au contact de nos clients nous apporte une légitimité. Un entrepreneur ne doit pas seulement être un “thinker”, un penseur, mais un “doer”, un actif : il faut créer, tester, innover, essayer, ajuster et pas seulement réfléchir. La meilleure façon d’apprendre, c’est de se jeter à l’eau : “test and learn” ! Et je me remets en question en permanence, c’est vital pour un entrepreneur. Je sais qu’il y a toujours meilleur que moi. L’humilité est une valeur primordiale d’Happytal.

Quelles sont tes autres modes d’apprentissage ?

Grâce à la croissance de la société, je change de métier tous les 6 mois. Et à chaque fois, il y a plein de choses à apprendre ou réapprendre. Ma première source d’apprentissage vient de mes collaborateurs. Ce n’est pas parce qu’on est président d’une société qu’on n’a rien à apprendre de nos collaborateurs. J’ai la chance de travailler avec des profils très diversifiés, issus de secteurs très différents, des jeunes comme des moins jeunes. Tous les jours, j’apprends d’eux sur le management, sur des expertises métiers, sur la négociation, etc.

J’apprends aussi beaucoup avec d’autres entrepreneurs comme Benjamin Zimmer et avec nos investisseurs. Nous avons choisi nos investisseurs pas seulement pour leur apport financier mais surtout pour leur capacité à nous challenger et à être de vrais partenaires ! Pour renforcer tout cela, nous suivons des formations et des coachings. Dernière source d’apprentissage : la lecture.

À propos de lecture, quels livres t’ont particulièrement marqué ?

Le livre de Jean-Baptiste Rudelle  « On m’avait dit que c’était impossible » est génialissime. Le fondateur de Criteo est inspirant parce qu’il partage son premier échec, comment il a rebondi et l’importance de l’ambition. Il faut d’abord penser grand et après on verra si on arrive à grimper la montagne !

Dans un autre style, la biographie de Steve Jobs de Walter Isaacson permet de mieux appréhender l’importance de partager sa vision. Steve Jobs avait une vision tellement optimiste qu’il ne voyait pas les difficultés. En fait, il déformait un peu la réalité pour pouvoir avancer.

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